Compte rendu du voyage en Campanie
Nous avons quitté la France samedi 20 avril dans l’après-midi, direction Rome, où nous avons été pris en charge par un car qui nous a emmenés à Fiuggi, où nous avons passé la nuit. Dimanche 21, nous avons quitté Fiuggi de bonne heure (non ! nous n’étions pas en vacances, pas de grasse matinée, donc !) et pris la route de la Campanie.
Notre première étape a été la visite du site archéologique de Cumes : nous y avons découvert l’antre de la Sibylle, les vestiges d’une base arrière de la flotte romaine ainsi que les restes de l’Acropole de la ville antique, qui offrent une vue imprenable sur la mer.
Après un pique-nique sur le port de Pozzuoli près des vestiges du mercatum (NDLR : rien à voir avec le football, pour les initiés…), nous nous sommes dirigés vers le Vésuve, dont nous avons escaladé les pentes (raides, il faut bien le dire…). Arrivés (péniblement) au sommet, nous avons pu observer le cratère, les fumerolles qui s’en dégageaient, respirer les vapeurs de soufre qui « flottaient dans l’air et enflaient la narine » (comme aurait dit Baudelaire), et faire quelques utiles révisions de SVT sur les différents types d’éruptions (Le Vésuve étant prodigue de spectacles divers, il offre tantôt des représentations effusives, tantôt des représentations explosives) tout en admirant la magnifique baie de Naples qui s’étendait à nos pieds.
Après cette journée bien remplie, nous avons gagné l’hôtel, à Castellamare di Stabia, où nous nous sommes installés pour 3 nuits.
Le lendemain matin, nous sommes partis visiter les villae de Stabia, qui sont étonnamment bien conservées ; ces riches maisons de villégiature donnaient jadis directement sur la mer. Dans l’une d’entre elles, nous avons découvert un système de chauffage des bains extrêmement astucieux et rarissime ainsi qu’une cuisine aux installations remarquablement conservées.

Thermes privés au chaudron

Table de cuisson de la villa de Stabia

Nous avons également pu déambuler dans l’atrium et les jardins du péristyle.

Le péristyle de la villa de Stabia

Cette découverte était une « mise en bouche » avant celle de Pompéi, où nous nous sommes rendus immédiatement après. Ce site exceptionnel nous a occupés tout le reste de la journée. A l’occasion de cette visite, les élèves ont bénéficié d’un concert gratuit donné par Mmes Leterrier et Tilly, qui n’ont pas hésité à payer de leur personne pour faire revivre les fastes de l’odéon ; c’est ainsi que, sous les yeux médusés (mais néanmoins admiratifs !) des latinistes, elles ont interprété (avec brio, cela va sans dire !) « L’Internationale » a capella. Un tonnerre d’applaudissements a naturellement salué cette performance musicale inédite !
Mardi matin, nous nous sommes dirigés vers Paestum. Là, nous avons visité les spectaculaires temples grecs qui figurent parmi les mieux conservés au monde et le musée où l’on peut voir la célèbre fresque du plongeur. Cette étape fut l’occasion pour les élèves gourmands de déguster des glaces et d’acheter de l’authentique mozzarella di buffala dans une fromagerie traditionnelle.
Après un pique-nique sous le soleil, nous avons repris la route pour Herculanum. Là, nous avons, entre autres, visité les thermes publics, une domus dont une porte en bois a été miraculeusement conservée grâce à la boue brûlante, un thermopolium et la boutique d’un marchand de vin, sur laquelle on pouvait lire des inscriptions publicitaires.
Enfin, mercredi matin, nous nous sommes rendus à Naples. Nous avons d’abord arpenté « Spaccanapoli », l’ancien decumanus romain qui est maintenant le cœur du vieux Naples. Dans les ruelles étroites, nous avons découvert les échoppes où l’on vend des statuettes de personnages célèbres caricaturés. Nous sommes aussi entrés dans la cathédrale où, nous dit-on, le sang de san Gennaro, le patron de la ville, se liquéfie tous les ans…Puis nous avons gagné le magnifique musée archéologique, où sont regroupés la plupart des objets qui ont été trouvés à Pompéi et Herculanum. La visite de son « gabinetto segreto » n’a pas manqué de surprendre certains de nos adolescents pourtant blasés…
Il ne nous restait plus qu’à retourner à Rome, où nous avons repris l’avion pour Paris, après ces 4 jours denses, riches…mais épuisants !