Une journée à Lewarde

lundi 12 mai 2014 , par Painchault

Jeudi 27 mars, sous la courageuse houlette d’une dizaine de professeurs assez téméraires pour braver le rude climat nordique, d’une part, et le bruyant enthousiasme d’une horde d’élèves ravis de cette escapade, d’autre part, toutes les classes de 4ème se sont rendues au musée de la mine à Lewarde, dans le Pas-de-Calais et dans le cadre des programmes de SVT.
Là, ils ont pu découvrir les installations minières intérieures et extérieures, et notamment les imposants chevalets qui dominaient le site.

Vue d’ensemble : les chevalets
Vue d’ensemble : les chevalets

A peine arrivés, les participants ont mangé leur pique-nique sous le soleil - il faut le noter pour rendre justice à cette région trop souvent brocardée !

Quelques professeurs après le pique-nique

Puis ils sont entrés dans le vif du sujet… et dans la mine, non sans avoir pris les mesures de sécurité qui s’imposent lorsque l’on voyage au centre de la Terre.

Jules M., dûment casqué et prêt à affronter les grands fonds…

Grâce à un ingénieux système qui, dans l’ascenseur, simule une descente bien plus longue qu’elle ne l’est en réalité, les élèves de 4ème ont pu se croire réellement arrivés dans les mines où œuvraient péniblement les « boyaux rouges », que l’on surnommait ainsi parce qu’ils travaillaient dans des galeries souterraines d’une part, et parce qu’ils étaient généralement communistes, d’autre part.
Dans une pénombre inquiétante, les élèves ont pu voir et aussi entendre – une nuisance très prégnante – les machines avec lesquelles les mineurs de fond s’échinaient au fond des mines.

Les machines servant à perforer la roche au XXème siècle
Les machines servant à perforer la roche au XXème siècle

Ils ont appris notamment que de robustes chevaux tractaient les wagonnets lourdement chargés de charbon, et que ces malheureux animaux, péniblement descendus au moyen de câbles placés sous les ascenseurs – cette opération complexe prenait huit heures ! -, ne remontaient que lorsqu’ils étaient devenus trop vieux pour faire leur travail.

Cheval empaillé tractant les wagonnets

Mais si les animaux souffraient, les humains n’étaient pas épargnés non plus : ils devaient, au XIXème siècle, endurer des températures de plus de 40 °C, frapper la roche de leurs pics à main nue, ramper dans d’étroits boyaux, respirer la poussière de charbon qui leur donnait la silicose, une maladie mortelle qui encrasse les poumons et fait cracher du charbon, supporter sur leur visage, quand on les a inventés au XXème siècle, des masques de plus de 5 kg qu’ils avaient tendance à enlever car ils étaient lourds et irritants, tout cela pendant les douze heures de travail quotidien. Les accidents n’étaient pas rares, et notamment les fameux « coups de grisou », qui dévastaient les galeries et anéantissaient hommes, bêtes et installations.

Un mineur progressant au fond d’une veine de charbon

La découverte du monde de la mine s’est terminée par la visite du musée. Les élèves ont déambulé de la salle des lampes à celle des pendus, où les ouvriers se changeaient et se lavaient au XXème siècle, de la maquette du site à la statue du mineur gréviste, de la reconstitution de l’estaminet où les mineurs se réunissaient à celle de la pièce principale d’un coron.

La salle des pendus

Cette journée leur a permis de parfaire leurs connaissances en géologie et de mieux comprendre la pénibilité du métier de mineur… Heureusement, comme le montre la photo ci-dessous, ces « damnés de la terre » avaient parfois quelques compensations !

Moule à gaufre utilisé au XXème siècle par les femmes des mineurs

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