Race riot

jeudi 26 mai 2016 , par Eleve4

Race Riot

1. Présentation

Ce tableau est une oeuvre de Duane HANSON.

L’ artiste : sa vie et sa démarche.

Duane Hanson, né le 17 janvier 1925 à Alexandria et mort le 6 janvier 1996 à Boca Raton, est un sculpteur américain du courant de l’hyperréalisme.

C’est dans les années 1960 qu’il est remarqué comme un des représentants les plus doués de l’art sculptural américain dans l’hyperréalisme. Réfractaire à l’idée d’infliger une interprétation subjective à ses œuvres, il se met à créer dans un atelier de Floride des personnages humains grandeur nature en effectuant des moulages directement sur ses modèles vivants (« lifecasting »). Il privilégie la fibre de verre et la résine, ce qui lui offre la possibilité de reproduire les moindres finesses du corps humain, donnant ainsi vie à ses modèles avec une crédibilité toute nouvelle. Habillant et coiffant ses sujets avec un respect permanent de justesse fidèle à la globalité de la personne représentée, Hanson réussit à parfaire l’illusion de réalité quand il représente ses scènes hyperréalistes de la vie quotidienne américaine, véritable miroir de l’American way of life.

Lucide, critique, humaniste, respectueux de la vie, aucun sujet épineux n’échappe à son esprit créatif et révolté. La palette de son inspiration couvre quasiment tous les sujets qui dérangent : des multiples facettes du racisme, en passant par la pauvreté, la dépendance et la maltraitance.

Son but : transporter des scènes de la vie quotidienne banale ou provocante au musée pour les y immortaliser.

Duane Hanson s’installe à New York en 1969 et persiste avec des thèmes aussi épineux que la guerre du Vietnam, les femmes battues et les sans domicile fixe.

Malgré l’image peu flatteuse que ses œuvres renvoient de la classe moyenne américaine,elles sont accueillies favorablement par les amateurs d’art.

Des scènes comme Bowery Relicts (1969), Florida Shopper (1973) ou encore Cleaning Lady (1972) suscitent pourtant des sentiments de consternation, voire de dégoût.

On le rapproche du courant du photoréalisme et du pop-art.

Son art représente une critique permanente de la société-type américaine. Il traite ses « sujets » avec tact, compassion et sympathie en mettant en évidence leur fragilité, leur résignation et, souvent, leur désespoir.C'est une sculpture qui a été réalisée en 1968.

La technique : L’artiste travaille par moulage sur modèle vivant.Il moule le corps du modèle avec des bandes de plâtre. Il coule ensuite du polyester dans ces moules et renforce ses moulages avec de la fibre de verre, les soude, les peint puis ajoute une perruque, des vêtements et des accessoires (comme une poupée taille réelle).

2. Description

Les objets viennent ici renforcer la puissance et la signification de la scène en plaçant les deux individus en totale opposition. Le policier blanc de par sa position et sa corpulence domine l’homme à terre. L’habillement révèle également sa position de force. Tout son corps et y compris sa tête est entièrement couvert tandis que l’émeutier est seulement vêtu d’un short. Son état apparaît comme étant d’autant plus vulnérable qu’il n’a que ses mains pour se protéger de son agresseur tandis que le policier, clairement reconnaissable grâce à son uniforme, est porteur d’un casque siglé du logo de la Garde Nationale, d’une matraque et d’un étui de pistolet. Policeman and rioter représente donc le passage à tabac d’un afro-américain par un policier de la garde nationale.

3. Analyse :

Cette oeuvre montre les facettes du racisme, en passant par la pauvreté, la dépendance et la maltraitance.

L’année 1967 est particulièrement marquée par la multiplication d’émeutes raciales et les protestations contre la Guerre du Vietnam. Ces sujets ne laissant pas l’artiste indifférent, il les illustre respectivement dans Policeman and Rioter et dans War toutes deux réalisées en 1967.

Alors qu’une photographie montre la réalité telle qu’elle est, elle empêche cependant d’y accéder pleinement à cause de sa bi-dimensionnalité. La représentation hyperréaliste de la scène, permise en partie par l’introduction d’objets employés selon leur usage premier et provenant directement de la vie réelle, permet quant à elle de renforcer le pouvoir de la scène en la rendant concrète aux yeux du spectateur.

4. Contexte historique :

Dans les années 60, au Etats-Unis, le contexte politique et social est agité. La guerre du Vietnam, les contestations étudiantes, les émeutes raciales et la criminalité urbaine émeuvent le pays. Les artistes du Pop Art mettent en question les fausses promesses du rêve américain.

Les artistes du Pop Art remettent en question les fausses promesses du rêve américain.

Duane Hanson choisit de travailler de façon réaliste et d’exprimer ses préoccupations sociales.

Il est séduit par les travaux de Georges Segal qui réalise des oeuvres en plâtres moulées d’après de modèles vivants et par celle d’Edouard Kienholz qui souhaite, par son art, se mobiliser pour les faibles et les nécessiteux.

Dans les années 70, des créations des hyperréalistes comme Richard Estes et celles de Chuck Close attirent Hanson.

Le sculpteur retrouve dans leurs oeuvres un traitement réaliste et une approche critique des événements sociaux.

Définition hyperréalisme :Emprunté de l'anglais des États-Unis hyperrealism, de même sens. BX-ARTS. Courant artistique d'origine américaine, caractérisé par une représentation de l'environnement urbain, de personnages ou d'objets usuels, dont l'extrême minutie et la précision illusionniste vont au-delà de l'imitation réaliste. L'hyperréalisme est apparu à la fin des années soixante. • Par ext. L'hyperréalisme d'une description, d'un récit.

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